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Maurice Merleau-Ponty: Chiasm and Logos

Publisher: Romanian Society for Phenomenology & Humanitas
Journal Editor(s): Gabriel Cercel & Cristian Ciocan
Issue Coordinator(s): Adina Bozga & Ion Copoeru
Size: 17cm*24cm / 406 pages
ISSN: 1582-5647 / ISBN: 973-50-0655-3

Introduction
Il y a certainement une part de célébration dans la publication d’un dossier consacré í  la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty et l’on échappe difficilement í  la tentation d’un regard rétrospectif. Dans les décennies qui ont suivi sa mort prématurée en 1963, nous avons assisté í  un travail d’exégí¨se qui a définitivement intégré son Å”uvre dans l’histoire du mouvement phénoménologique. Pourtant, son Å”uvre foncií¨rement inachevée est un héritage ambigu, car í  la place d’une justification ultime, comme l’on pourrait s’y attendre, Merleau-Ponty nous a légué une variété de réponses partielles. Cela n’empíªche pour ­tant pas que sa démarche soit dans le dernier temps l’objet d’un inté ­ríªt accru de la part des phénoménologues, qui ont réussi í  transpercer le blocage dont le style littéraire ou bien les prises de position oscillant entre Husserl et Heidegger se sont révélées coupables í  un moment donné. L’Å”uvre de Maurice Merleau-Ponty, dont nous avons mainte ­nant, aprí¨s la publication de ses notes de cours, une vue de l’intérieur, nous apparaît aujourd’hui sous un nouveau jour. Elle n’est plus seule ­ment l’objet d’une recherche historique, censée í  régler les comptes avec la tradition phénoménologique ou métaphysique – elle est avant tout í  prendre en tant que l’amorce d’un renouvellement de la recherche phé ­noménologique míªme, en tant que l’occasion de redécouvrir les pro ­blí¨mes qui ont incité l’esprit philosophique í  guetter la vérité.
La nature inachevée du chiasme est au centre de tous les textes qui ont été réunis dans ce volume. Le chiasme est, sans doute, la figure qui dirige le plus le discours de Merleau-Ponty. Réversibilité, entrelacs, écart, déhiscence sont tous des accents chiasmatiques qui se ressentent dans les efforts les plus profonds de convertir le sens en logos «profé ­ré ». Et, de ce point de vue, le chiasme peut íªtre défini comme style silencieux qui organise et structure le langage pensant de Merleau-Ponty. Le logos est, í  son tour, chiasmatique: «le logos endiathetos (du sens avant la logique) » et le logos prophorikos (le logos qui «pro ­fí¨re ») forment un chiasme fondamental. Le logos perceptif, ou la pa ­role silencieuse, se trouve dans un rapport de réversibilité avec la langue et l’assertion.
Le logos que les auteurs discutent prend, par la suite, non seule ­ment la forme du texte écrit, mais aussi celle de la méthode, du style, de l’assertion et, fondamentalement, du chiasme. Les variations internes de ce volume nous offrent, dans cette perspective, une remarquable promesse. Le logos, comme méthode, est central í  nos discussions. Et, pour Merleau-Ponty, le problí¨me de la méthode se présentait comme impératif. La réponse vise le chiasme en tant que «bonne dialectique » et surprend tous les efforts de dépasser les contraires qui s’attirent, tout autant que ceux qui restent dans une séparation dogmatique. Le chiasme est le logos de ce mouvement interne entre la négation et l’af ­firmation, que Merleau-Ponty a continuellement essayé d’indiquer. C’est í  ce niveau que l’assertion du chiasme doit s’ouvrir, í  son tour, í  une instabilité chiasmatique. En fait, comme Renaud Barbaras nous le fait observer, le chiasme lui míªme ne peut devenir logos assertif qu’en formant un nouveau chiasme entre cette assertion et l’indication plus profonde qu’il essaie, sans jamais réussir, d’exprimer ( «ce qui í  travers la communauté successive et simultanée des sujets parlant veut, parle, et finalement pense »). C’est entre ces pí´les divers que le vo ­lume se veut sur le logos comme discours, structure, style, méthode et, surtout, sur le logos chiasmatique, le chiasme langagier, le chiasme du chiasme et de son logos, etc. L’infinité des modalités du chiasme se fait dans ce volume discours philosophique qui interroge son/le logos.
Le texte de Renaud Barbaras (Le problí¨me du chiasme) ouvre le passage thématique du chiasme au langage tout en se dirigeant vers une discussion ponctuelle du terme chiasme lui-míªme. Ainsi, l’auteur prend comme point d’appui de son argument l’importance accordée í  ce terme malgré sa rare occurrence textuelle. En fait, l’idée fondamen ­tale de l’essai est que, loin de concentrer l’originalité de la philosophie de Merleau-Ponty, le chiasme marque sa dimension d’insuffisance. Démarquant les significations attachées au terme de chiasme, R. Barba ­ras démontre que le chiasme entre ce concept et ce qu’il essaie de con ­ceptualiser est essentiel í  la phénoménologie de Merleau-Ponty et que les catégories polaires auxquelles renvoie le concept ne permettent pas d’íªtre fidí¨le í  l’expérience décrite par le chiasme. Ainsi, comme l’au ­teur le remarque, le terme de chiasme «dit trop ou trop peu » et, dans ce sens, c’est la figure míªme du chiasme qui doit íªtre dépassée pour s’approcher de la situation qu’elle thématise.
L’article d’Adina Bozga (Merleau-Ponty, Henry and Laruelle on dualism: from phenomenology to non-philosophy, and back) discute les enjeux du dualisme dans l’Å”uvre de Merleau-Ponty en argumen ­tant que la polarité dont témoigne encore la pensée chiasmatique mer ­leau-pontienne, loin d’íªtre une insuffisance, souligne l’indépassable nécessité de toute pensée philosophique qui prend en considération le problí¨me de l’existence au monde. Pour soutenir cette thí¨se, l’auteur s’oriente vers la critique henrienne du dualisme de Merleau-Ponty et démontre qu’une phénoménologie de l’invisible, définie par rapport í  la pensée de Michel Henry, reste problématique. D’autant plus, en s’appuyant sur la conception de Laruelle sur le statut de la non-philo ­sophie et de l’effort de dépasser la dualité en philosophie, A. Bozga suggí¨re non seulement que la contribution critique d’Henry est insuf ­fisante, mais aussi qu’en général, tout tentative d’abolir le dualisme dé ­bouche sur un mode non-philosophique.
Dans son étude (Voir c’est toujours voir plus qu’on ne voit: Merleau-Ponty et la texture onirique du sensible), Etienne Bimbenet suit le dé ­veloppement du thí¨me de l’imaginaire dans l’Å”uvre de Merleau-Ponty en analysant les enjeux de l’accent constitutif qu’évoque ses derniers ou ­vrages í  ce sujet. Ainsi, comme l’auteur le remarque, si dans La structure du comportement, l’imaginaire en général et le ríªve en particulier sont synonymes í  des régressions í  l’archaí¯que ou í  un état pathologique, avec la Phénoménologie de la perception et Le Visible et l’invisible Merleau-Ponty opí¨re une revalorisation de l’imaginaire qui renvoie au vivre, aux éléments passifs, au subjectif, au corps vivant et í  un narcis ­sisme élémentaire. L’argument du texte d’Etienne Bimbenet se tisse autour de l’idée que le ríªve, í  part sa valeur en tant qu’expérience par ­ticulií¨re semblable í  la conscience mythique ou enfantine, est lié d’une manií¨re fondamentale í  la perception et définit, dans sa relation avec la conscience vigile, notre rapport au monde. C’est surtout ce dernier aspect que la dernií¨re Å”uvre de Merleau-Ponty fait surgir. Ainsi, le ríªve devient expression vivante, relation sans distance, la possibilité d’incarner des rí´les et d’approcher autrui. Finalement, le ríªve dit l’in ­visible de tout visible, «la texture onirique du sensible » et la nécessi ­té du chiasme.
L’essai d’Emmanuel de Saint Aubert (Le mystí¨re de la chair: Mer ­leau-Ponty et Gabriel Marcel) se dirige vers les convergences de la pen ­sée de Gabriel Marcel au sujet du mystí¨re ontologique, et de celle de Merleau-Ponty sur la chair. L’enjeu central de ce texte est de montrer que Merleau-Ponty mí¨ne plus loin le potentiel philosophique des idées de G. Marcel. Débutant par une analyse de la signification d’une philo ­sophie concrí¨te et de l’importance du terme d’ «existence », l’auteur suit l’influence thématique et historique de G. Marcel, mais aussi de M. Scheler, sur l’entreprise philosophique de Merleau-Ponty. Le rí´le de l’incarnation, de la chair comme existence concrí¨te et du rapport du sentant au senti marque l’empreinte marcellienne sur la phénoménolo ­gie de Merleau-Ponty. La notion de «mystí¨re ontologique », qui contredit l’idée de toute séparation du type dedans/dehors, illustrée par Marcel dans l’union de l’âme et du corps, est reprise par Merleau-Pon ­ty et puis dépassée dans son concept de «chair ». C’est précisément dans ce dépassement que la continuité entre Marcel et Merleau-Ponty ouvre vers une phénoménologie originale de la corporéité, de la chair sensible, et, spécifiquement, du chiasme.
í€ travers une analyse de la manií¨re dans laquelle Merleau-Ponty réinterprí¨te la tradition phénoménologique (Ni le corps ni l’esprit. La chair de Husserl í  Merleau-Ponty), Pierre Rodrigo pousse l’analyse de la «chair » jusqu’í  ses niveaux les plus profondes et défend l’idée que la chair est le nom le plus élémentaire de l’íªtre et donc de l’apparaître. C’est aussi, identiquement, le nom du «champ transcendantal de l’expé ­rience complí¨te ». L’auteur arrive ainsi í  dépasser les pií¨ges du langage métaphorique et í  saisir, avec le dernier Merleau-Ponty, «les prob ­lí¨mes de constitution », que l’Å”uvre de M. Merleau-Ponty a engen ­drés dans son dialogue avec la phénoménologie husserlienne.
En se refusant le recours facile í  l’ «originaire », l’auteur décrit la chair comme la texture míªme de l’expérience, í  la fois du cí´té du «su ­jet » et du cí´té de «l’objet », con-venance réciproque d’un sensible et d’un sentant. La chair s’affecte en étant affectée, toujours en chiasme, de sorte qu’elle l’est aussi dans la chose, qui est le terme oí¹ le corps fi ­nit son exploration. í€ la suite de son analyse on aura compris que cet ­te catégorie limite ne désigne aucunement un milieu indifférencié et vague; elle est plutí´t feuilletée dans les couches d’une constitution en résonance du sens des choses du monde pour un sujet incarné vivant dans un monde commun.
Nature et Logos: d’une pensée de la fondation (Fundierung) í  une pensée de l’entrelacs (Ineinander), l’essai de Pascal Dupond, met en évidence le passage, í  l’intérieur de l’Å”uvre merleau-pontienne, d’une pensée de la fondation entre nature et esprit, í  une conception basée sur l’image de l’entrelacs entre nature et logos. En commen ¢ant par une analyse de ce rapport dans la Structure du comportement et la Phé ­noménologie de la perception, P. Dupond remarque que la critique ef ­fectuée par Merleau-Ponty de la relation classique entre le naturant et le naturé permet de définir un rapport de croisement et d’indivision entre les deux. Cette intersection permanente d’une nature ambiva ­lente est décrite par le terme de Fundierung qui signifie que la nature indivisible, évoquée dans la perception, renvoie í  une fondation réci ­proque mais aussi dissymétrique, car la signification ultime est accor ­dée í  l’esprit. La désignation encore trop idéaliste de ce rapport entre nature et esprit est repensée dans les cours sur la Nature du Collí¨ge de France, oí¹ Merleau-Ponty dénonce la conception téléologique de ses précédents ouvrages. Ainsi, la pensée devient logos et sa relation avec la nature n’est plus celle de Fundierung mais de l’Ineinander et d’un enveloppement réciproque des ordres d’íªtre. En suivant de prí¨s ces transformations, P. Dupond conclut son article par une discussion des modes et du rí´le de l’Ineinander par rapport í  la nature et au logos.
Puisant dans le logos perceptif, Éliane Escoubas prend l’aisthésis et le phénomí¨ne comme les termes majeurs avec lesquels Merleau-Ponty élabore une esthétique qui tend í  recouvrir en fin de compte la phéno ­ménologie. Elle met ainsi en relief deux thí¨mes fondamentaux: (1) l’es ­thétique de l’art se rapporte au corps, qui devient ainsi le mode fondamental de la présence au monde; (2) les Å”uvres d’art ne relí¨vent pas de la représentation, comme toute la tradition philosophique de Platon í  Descartes les a déterminées; elles sont de l’ordre de l’événe ­ment, du «survenir ». Dans son texte (Merleau-Ponty et l’esthétique), Éliane Escoubas marque les repí¨res de l’élaboration, entre le Doute de Cézanne et L’Å’il et l’Esprit, d’une ontologie du visible qui trouve ses déterminations dans l’Å”uvre et non dans le vécu du peintre. C’est donc une ontologie de l’expression – «une ontologie indirecte ». Le dé ­ploiement de cette ontologie s’est effectué par un déplacement qui va du thí¨me du corps propre au thí¨me de l’Å”uvre – déplacement oí¹ sont noués ensemble les trois «principes » de l’art – et tout particulií¨re ­ment de la peinture: le principe de perception, le principe d’expression et le principe du rythme ou de la chair.
En mettant l’accent sur le problí¨me du logos, Leonard Lawlor (Es ­sence and Language: The Rupture in Merleau-Ponty’s Philosophy) dé ­fend l’idée qu’entre le Merleau-Ponty de la Phénoménologie de la perception et celui des derniers cours, il y a une rupture. Celle-ci est si ­tuée au niveau du rapport entre langage et essences: séparation ou en ­trelacement originaire. Le dernier Merleau-Ponty fonde l’essence dans la facticité, qui est celle du langage et ouvre ainsi la voie de la philo ­sophie française des années 1960 et, peut-íªtre, de toute philosophie í  venir.
Enfin, dans un mouvement de retour sur soi du logos philoso ­phique, l’écriture phénoménologique devient elle-míªme thí¨me du dis ­cours. Malika Temmar se propose dans son étude (Effets de présence et ostension. Une approche discursive) d’aborder d’un point de vue dis ­cursif la relation entre «phénoménologie, expérience et description ». L’analyse est centrée sur la question de savoir comment la phénomé ­nologie procí¨de d’un point de vue discursif pour «décrire », comment procí¨de le phénoménologue dans son discours, avec ses mots í  lui, pour «faire retour aux choses míªmes ». La recherche développée par Malika Temmar í  l’aide d’outils forgés dans le cadre des recherches contemporaines de «l’analyse du discours philosophique » nous invite í  voir dans quelle mesure le discours merleau-pontien construit les conditions de réeffectuation de l’expérience.
Le grand nombre de chercheurs qui se penchent, non seulement dans ce volume, sur l’Å”uvre de Maurice Merleau-Ponty, ainsi que la multitude de visions interprétatives et d’hypothí¨ses de travail nous font penser í  un «retour í  Merleau-Ponty ». Quel que soit le résultat de l’évaluation de la recherche phénoménologique de nos jours, tour ­ner son regard vers la phénoménologie de Merleau-Ponty ne signifie aucunement un pas en arrií¨re et n’équivaut pas í  un repli sur des po ­sitions anciennes. Tout au contraire, reprendre í  nouveaux frais les analyses de Merleau-Ponty est í  nos yeux la garantie que la phénomé ­nologie reste décidément tournée vers l’avenir car tous les auteurs de ce volume tentent de donner priorité au questionnement comme mo ­dalité de discours plutí´t qu’aux faits déjí  figés d’une interprétation or ­thodoxe. Comme Merleau-Ponty le disait dans son essai Le langage indirect et les voix du silence, «nous verrons que l’idée d’une expres ­sion complí¨te fait non-sens, que tout langage est indirect ou allusif, est, si l’on veut, silence ». De ce point de vue, ce sont plutí´t les indications que les textes «disent » qui sont au centre de la discussion. Et l’indica ­tion qui n’est ni texte ni silence est celle míªme du chiasme. En conclu ­sion, nous présentons ce volume comme une invitation au dialogue car rien n’est moins chiasmatique que l’entíªtement du monologue ou ce ­lui de l’indicible.
ADINA BOZGA & ION COPOERU

INTRODUCTION:
Adina Bozga | Ion Copoeru, Maurice Merleau-Ponty: chiasme et logos


ARTICLES:

Renaud Barbaras, Le problí¨me du chiasme
Adina Bozga, Merleau-Ponty, Henry and Laruelle on dualism. From phenomenology to non-philosophy, and back
Etienne Bimbenet, «Voir c’est toujours voir plus qu’on ne voit »: Merleau-Ponty et la texture onirique du sensible
Emmanuel de Saint-Aubert, Le mystí¨re de la chair. Merleau-Ponty et Gabriel Marcel
Pierre Rodrigo, Ni le corps ni l’esprit. La chair de Husserl í  Merleau-Ponty
Pascal Dupond, Nature et logos. D’une pensée de la fondation (Fundierung) í  une pensée de l’entrelacs (Ineinander)
Eliane Escoubas, Merleau-Ponty et l’esthétique
Leonard Lawlor, Essence and language. The rupture in Merleau-Ponty’s philosophy
Malika Temmar, Effets de présence et ostension. Une approche discursive


STUDIES:

Paul Janssen, Vom Unwesen der Wahrheit
M?d?lina Diaconu, Bewegung und Berührung zum Verhí¤ltnis von Kiní¤sthesen und Taktilití¤t in der Phí¤nomenologie und in der Tanztheorie
Alain Beaulieu, La réforme du concept phénoménologique de «monde » par Gilles Deleuze


REVIEW ARTICLES:

Cristian Ciocan, Notes sur deux tentatives de totalisation. La phénoménologie et le projet encyclopédique [Lester EMBREE et alii (eds.), Encyclopedia of Phenomenology; Anna-Teresa TYMIENIECKA (ed.), Phenomenology World Wide]
Attila Szigeti, L’Å”uvre de Lévinas entre phénoménologie, éthique et philosophie du judaí¯sme. Notes sur la réception anglo-saxonne d’un «perfectionniste moral » [Simon CRITCHLEY, Robert BERNASCONI (éds.), The Cambridge Companion to Levinas]
Delia Popa, La pratique de la phénoménologie radicale. Rolf Kühn et Michel Henry [Rolf KíœHN, Radicalité et passibilité. Pour une phénoménologie pratique]
Paul Marinescu, Adeví£r ?i istorie. Enigma reprezent?rii trecutului [Paul RICOEUR, Memoria, istoria, uitarea]


BOOK REVIEWS:

Cristian Ciocan, Martin Heidegger, Fiin?? ?i timp (íŠtre et temps), traduit par Gabriel Liiceanu & C?t?lin Cioab?, Humanitas, Bucarest, 2003
Andrei Timotin, Bruce Bégout, La généalogie de la logique. Husserl, l’antéprédicatif et le catégorial, Paris, J. Vrin, 2000
Adina Bozga, François-David Sebbah, L’épreuve de la limite (Derrida, Henry, Levinas et la phénoménologie), Paris, PUF, 2001
Ion Copoeru, Marcus Brainard, Belief and its Neutralization. Husserl’s System of Phenomenology in Ideas I, State University of New York Press, 2002
Ligia Beltechi, Toine Kortooms, Phenomenology of Time. Edmund Husserl’s Analysis of Time-Consciousness, Kluwer Academic Publishers, Dordrecht/Boston/Londra, 2002
Nicoleta Liana Szabo, Roland Breeur, Singularité et sujet Une lecture phénoménologique du Proust, Jérí´me Millon, Grenoble, 2000
Hora?iu Cri?an, John J. Drummond & Lester Embree (eds.), Phenomenological Approaches to Moral Philosophy – A Handbook, Kluwer Academic Publishers, Dordrecht/Boston/ London, 2002


RESEARCH PROJECTS:

Gabriel Cercel, Forschungsinitiativen zur Philosophie Oskar Beckers