Virgil Ciomos, Etre(s) de passage, Zeta Books, 2009
Passer tout simplement d’un étant í un autre, penser donc leur changement en tant que succession entre ce qui est déjí passéet ce qui n’est pas encore passé, dépasser, ensuite, leurs propres positions – déterminées- par une sorte de transposition qui surpasse – grâce í la réduction phénoménologique – tout étant afin d’accéder au transcendantal, voilí , pour l’essentiel, l’itinéraire théorique prévu dans le projet de la phénoménologie transcendantale.
Pourtant, certains disciples de Husserl ont assezvite compris que, loin d’íªtre un possible concret simple et homogí¨ne, le transcendantal est « divisé » par sa propre différence et que, comme Hegel l’avait déjí vu, le phénomí¨ne n’est pas l’analogue d’un invariant desens, mais plutí´t l’effet renversé d’une différence survenu í l’intérieur míªme du transcendantal. Par rapport í cette division originaire – ou de l’origine – l’identité phénoménale s’aví¨re íªtre plutí´t celle d’un « différent du différent ». Aussi, le « trans » qui anime – par modulation – le transcendantal devrait íªtre re-connu au niveau des phénomí¨nes. Car l’íªtre nous est « donné »- par le retour de ce qui est caché – plutí´t dans l’intervalle de ce passage inter-facticiel, í savoir comme non-lieu et comme non-temps d’une spatialisation et d’une temporalisation qui dépasse tout sens constitué.
En commençant avec l’ « expérience » du sublime et en finissant avec celle de l’exception, ce livre essai de lancer des passerelles thématiques entre Kant et Husserl, Hegel et Merleau-Ponty, la phénoménologie et la théologie.